Une fois ce bon repas avalé, nous nous sommes dirigés vers le Kokubikan, le palais du sumo. C'est pas difficile, il suffit de trouver un gros monsieur en kimono et de le suivre. Derrière le palais se trouve le musée Edo, qui retrace la vie des Japonais sous l'ère Edo, époque où Tokyo portait ce nom (donc avant 18XX).
Pour y entrer, on doit prendre un grand grand grand escalator. Quand on est resté un grand enfant, c'est toujours très plaisant. Sur le parvis, on a pu photographier les fameuses consignes à parapluie : ce sont comme des parcs à vélos, mais pour les parapluies. On tourne une petite clé et le précieux objet est vérouillé. On en a vu certains qui laissaient la clé dessus, les vols n'ont pas l'air courants au Japon. On pensait même que la plupart de vélos (et il y en a énormément) étaient stationnés sans anti-vol, mais en fait on a constaté plus tard que la plupart disposaient d'un système incorporé au frein arrière.
Le musée Edo est vraiment sympa. Il ne se contente pas de montrer des vieilles croutes : il expose des objets d'époque et reproduit des ambiances. On traverse d'abord un grand pont de bois (oui, dans le musée), qui surplombe une reproduction d'une maison de la fin de l'époque Edo et une autre construction plus ancienne.
On peut monter dans des engins bizarres d'alors (pour prendre des photos), on trouve des énormes maquettes représentant les résidences des shoguns ou les villages d'alors (on dispose même de jumelles pour mieux observer les détails).
Moi qui suis assez fan du Japon médiéval, je me suis régalé à lire les histoires de samourais, les différences de castes etc..., même si cela a un peu cassé le mythe (certains samourais revendaient leur titre... tssss !!!).
On trouve aussi une tunique d'époque portant le symbole de la triforce comme dans Zelda. En fait, soit Link et Ganon existent vraiment, soit Nintendo n'a rien inventé.
A la fin du musée, on voit des choses plus modernes, une petite voiture dont Lise est tombée instantanément amoureuse et dont la pub montre qu'elle a la contenance suffisante pour embarquer un sumotori.
On a fini la visite un peu en courant car il fallait se rendre au Kokubikan pour la présentation des sanyakus.
On a retrouvé sur place Antoine et d'autres membres de notre groupe. On était placés assez haut étant donné qu'on avait pris les places les moins chères, mais franchement on voyait bien. Lorsque les Sanyakus sont entrés pour se présenter, les gens autour de moi pensaient que je bidonnais quand je prétendais en reconnaitre certains, mais des gars comme Baruto, Yamamoto, Kokai, Takamisakari, Chiotaikai, Kaio et bien sur Kotohoshu, ça se reconnait bien quand même. Et je ne parle même pas de yokozunas !
Bon, je vais vous épargner le descriptif des combats, même si l'envie ne me manque pas. On a eu droit à une superbe prestation d'Harumafugi, l'un des plus légers, contre l'énorme Baruto : il l'a secoué et a tourné autour pour le sortir. Du grand art. Lise a vaguement pris la video, mais il manque malheureusement le début. Harumafuji gagnera d'ailleurs le tournoi en fin de semaine, le premier de sa carrière.
Le combat de Kotohochu, qui est bulgare pour ceux qui l'ignorent encore, fut un grand moment. Il combattait contre un des chouchoux du public, Chiotaikai, public qui entonnait une chanson d'encouragement pour son héro. Du coup, avec les gens du groupe, on s'est mis à crié "KOTOHOSHU !!!" au plus grand amusement des Japonais autour de nous. Le bulgare a d'ailleurs gagné.
Les yokozunas ont tous deux gagné leur combat, Hakuho en maitrise et Asashuryu nous a offert son fameux lancé de sel et sa claque sur la mawashi (j'arrêtais pas de dire à tout le monde : "il va le faire, il va le faire !").
J'étais un vrai gosse, fin fou d'assister enfin à ça en vrai. En plus, comme je donnais des explications à Lise, les gens autour de nous (de notre groupe et d'un autre groupe de français) me posaient plein de questions auxquelles j'étais ravi de répondre. J'étais guide de sumo !
Bref, on a pu vivre un vrai basho de sumo, avec les vrais grands combattants. C'était un rêve pour moi et une fois que c'était fait, quoiqu'il arrive sur le reste du séjour, celui-ci était forcément réussi.
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